La gare de Lisieux et son G 22 .

Le 14 décembre 2016, La région Normandie a présenté  à l’hôtel de ville de  Lisieux, capitale du Pays d’Auge, la liste des 22 villes moyennes qui bénéficieront d’une aide financière supplémentaire pour des projets qui devront relancer leur attractivité. Riche opportunité qui se présente ainsi aux collectivités pour valoriser l'opération; < Le train dans la ville > 

Un programme d’action pour re-dynamiser les villes, articulé autour de cinq thématiques ; La santé, le transport, le développement économique, la formation et le centre-ville et qui devront, par répercussion,  profiter à tout le territoire normand :

La liste des 22 ;

Argentan ; Alençon, Avranches, Bernay, Bayeux, Bolbec, Cherbourg - en - Cotentin, Coutances, Dieppe, Evreux, Falaise, Fécamp, Flers, Gisors, Granville, Lisieux, Louviers, Val de Rueil, Vernon, Vire, Saint-Lô, Yvetot.

Lisieux 2025 la référente ;

Engagée dans un ambitieux programme de rénovation de certains de ses quartiers dont celui de la gare, Lisieux fait figure aujourd’hui de ville locomotive du nouveau train de vie des citadins normands en mode urbain.

 Dans le contexte de la gare de demain, le train demeure un outil majeur du déplacement interurbain et un acteur déterminant dans le développement rural.

Il est donc intéressant de faire un diagnostic en parallèle  sur l’usage interne des trains normands reliant les 22 désignées rattachées à leurs deux métropoles directrices, Caen et Rouen, les deux pivots d’échanges entre les points cardinaux de la région.

 Le constat ;

Hormis pour trois d’entre elles, Falaise*, Bolbec et Louviers, contraintes d’une connexion à des gares proches,  les 19 autres villes sont desservies directement par le réseau ferroviaire normand et ses exploitants TER et Intercités.

La problématique ;

Comment le rail peut-il jouer un rôle majeur dans la répartition des attractivités locales qui mettent en avant l’intérêt général de visiter la Normandie par le train ?

Une solution ;

De promouvoir l’attrait du train en améliorant son image et sa mission de transporteur.

Le but ;

D’augmenter la fréquentation des voyageurs et d’optimiser leurs déplacements d’une ville à une autre dans les conditions de voyage les plus simples et les plus agréables compte tenu de la configuration du réseau.

De résorber un déficit d'homogénéite des trajets entre les deux anciennes entités normandes (Haute et Basse Normandie) et de s'inspirer des modalités des services horaires qui existaient déjà avant leur précédente séparation politique.

Rappel du principe et de la notion du voyage ferroviaire ;

C’est l’organisation d’un déplacement entre une gare de départ et une gare d’arrivée, susceptible d’être entrecoupé d’arrêts intermédiaires, appelés gares de correspondances, et dont l’itinéraire peut varier par choix ou par nécessité.

L’orientation du voyageur et le nombre éventuels de changements de trains imposés par le tracé du parcours déterminent la durée du trajet et donc le confort du voyageur.

Performance du réseau du réseau  du G 22 (voir schéma) ;

L’analyse de la circularité intérieure des trains entre les 22 villes met en évidence un nombre élevé de changements de trains pour presque autant de consultations de fiches horaires (papier ou internet)

Pour consolider l’analyse les calculs ci-dessous il est apparu intéressant d’ajouter Caen et Rouen, les étapes capitales incontournables dans l’architecture ferroviaire normande.

 Résultat et performance de la circularité ferroviaire sur 24 villes:

1)    Tableau résumant le nombre de trains et de fiches horaires utilisés pour relier chacune des 24 villes entre elles:

 - Falaise vers Couliboeuf, actuellement sans liaison routière organisée.   

 - Louviers vers Val de Reuil, lisaison routière organisée en cadencement bus urbain. 

-  Bolbec vers Bolbec- Nointot avec liaison routiere organisée mais peu fréquente.     

2)    Le réseau des fiches horaires du G 22:

Le réseau du G 22 est couvert par 21 fiches horaires pour la plupart reprenant les directions d’axes mais dont certaines se superposent et ont pour effet d'allourdir la lecture et le decryptage.

 Collection des Fiches Horaires du réseau Normand;

 Ventilation des pourcentages des nombres de trains et de fiches horaires sur un total de 529 voyages possibles entre les 22 + 2 villes Normandes considérées comme les plaques tournantes du réseau ferroviaire régional;

Diagnostic

Finalement, les trajets à 2 et 3 trains utilisés, c’est-à-dire, entrecoupés de une ou de deux correspondances, représentent 68% des voyages entre les 22 villes Normandes soit la majorité des voyages transversaux.

La consommation des fiches horaires est sensiblement le même que celle des trains.

Qu’il est possible de joindre Paris à Cherbourg distant de 371 km avec un seul train mais, qu’au contraire, pour rallier Flers à Lisieux espacées seulement de 114 km il faudra utiliser 3 trains…

 Que la radiale Rouen - Caen, est une artère stratégique toute ou partie utilisée dans les voyages internes de la Normandie et qu’au-delà de ses deux terminus les voyages sont soumis à changement de train.

 Qu’hormis cette radiale il existe un déséquilibre de continuité des liaisons entre les lignes principales reliant la capitale et les lignes régionales dénommées TER.

Suggestions d’intérêt général ;

D’optimiser la transversalité du réseau normand pour consolider le schéma de transport et la composition commerciale des trains dans le but simultané d’allonger leurs parcours et de diminuer leurs changements en cours de voyages.

Des trains de bout en bout, d’adosser le plan de transport normand sur la nouvelle desserte radiale Rouen-Caen déjà renforcée et cadencée pour profiter de prolonger les circulations en amont et en aval des deux métropoles normandes.( Interopérabilité admise avec les matériels bi-modes)

De redimensionner l’étoile ferroviaire normande en favorisant des  flux ferroviaires Nord / Sud confluents et capables de s’intercaler entre les grandes lignes cardinales Est / Ouest. Paris-Le Havre, Paris-Cherbourg et Paris-Granville.

De dégrouper les Fiches horaires mères en contrepartie vers des Fiches voyages filles en choisissant une sélection de trains les plus homogènes possibles avec des correspondances  inférieures à 20 minutes.

De créer des fiches voyages en Normandie pour capter et susciter la curiosité des voyageurs adeptes de la visite de la  Normandie par le train. (Voir ci-dessous, maquette de l’auteur  Rouen - Granville et Rouen - Alençon intégrées dans le G22 )

Avantages et perspectives ;

L’augmentation de la fréquentation des voyageurs à bord des trains jusqu’ au cœur du domaine normand et son incomparable ruralité.

De rapprocher les Normands tout agrandissant leur patrimoine.

L’accès à la diversité de l’attractivité de chacune des 22 villes nominées et, par répercussion,  aux villes encadrantes concourantes.

La  réduction des coûts de conception des fiches horaires par un meilleure exploitation de la collection.

 L’offre accrue d’options supplémentaires de voyages en Normandie dans des conditions d’accès et de confort les meilleures possibles.

Une riche option, à moyen terme,  d'étendre les axes transversaux unilatéraux au pourtour de la province en créant des sillons directeurs en voyages inter-ports;

1 ) Le Havre/Fécamp (via Rouen et Caen ) Cherbourg. 

2 ) Le Tréport/ Dieppe (via Rouen - Caen ) Granville.

 Conclusions

Fière de son histoire et de ses bâtisseurs, LISIEUX et son G 22 (abréviation de Gares des 22villes) offre au chemin de fer de Normandie une excellente opportunité de se mettre en valeur tout en enrichissant son territoire. Symbole de la rénovation urbaine, la gare de Lisieux, la plus proche du centre géographique de la Normandie, promeut le service du rail dans le développement urbain et la préservation rurale, les deux composantes à grande échelle de la province. 

Depuis l'avènement du rail, le train est acteur du progrès de l'homme. Comme lui, il doit savoir repousser ses limites. Il n'est donc pas exclu, pour sa notoriété et son service rendu à la société, d'imaginer agrandir le cercle des 22 vers d'autres villes désireuses de profiter de l'élan insufflé à Lisieux; Pont-Audemer; Honfleur; L'Aigle; Verneuil sur Avre, Le Tréport... autant de localités qui possèdent le potentiel économique et touristique pour décupler la diversité de la Normandie réunie et ferrée.

Est-il alors permis de penser que si le rail peut encore changer la société, c'est en visant l'objectif de mettre < la ville dans le train> 

 LISIEUX, gare ambassadrice du nouveau rail, trait d'union des générations,  déclencheur du projet d’un véritable service public répondant aux besoins d’aménagement du territoire, aux enjeux climatiques et aux attentes de la population locale ou étrangère au sein duquel le TER Normand, réadapté dans un nouveau concept de proximité et d’égalité, doit pouvoir ambitionner le  statut de;  

Train d'Equilibre de la Région.

 Février 2017